130 ans …

Ce 8 (ou le 9 !!) Avril 2018, la ganaderia Partido de Resina anciennement Pablo Romero a fêté les 130 ans de sa présentation à Madrid. 130 ans d’ancienneté !!!

Merci à Gérald pour ce rappel.

Ci-dessous, le texte de notre ami Jacques Teissier sur cette corrida de présentation issu du site Toro-Génèse. 

http://genese-toro.com/php/fiche.php?type=fer&id=po_ro

Bonne lecture,

Lilian


Avec difficulté, Felipe PABLO y ROMERO parvient à se présenter à Madrid, sous son nom et en tant que Sévillan, le lundi 9 avril 1888 (le 8, si on en croit l’annuaire de la UCTL ; mais l’affiche originale dit bien : le 9 !) ; l’affiche mentionne comme origine des toros : duque de San Lorenzo et Laffitte (forcément Rafael LAFFITTE y CASTRO). A l’affiche, , Rafael MOLINA “LAGARTIJO”, Manuel HERMOSILLA, et Rafael GUERRA “GUERRITA”, ce qui n’est pas rien. L’événement a lieu dans la vieille plaza de la capitale dite “Plaza de la Fuente del Berro” [Place de la Fontaine du Cresson] (en fonction de 1874 à 1934), située sur l’emplacement de l’actuel “Palacio de los Deportes”. Felipe acquiert ainsi son ancienneté et celle de son propre fer… bien que ses toros arborent encore ce fer : un ancien fer de Laffitte y Castro, qui semble d’ailleurs avoir été utilisé jusqu’au tournant du XXe siècle puisqu’en 1896 “La Tauromaquia”de GUERRITA, et en 1897 le “Diccionario” de SÁNCHEZ NEIRA, le donnent encore comme celui de Pablo-Romero !
Les toros sont très bien présentés. Le lot prend 57 piques (aujourd’hui, on parlerait de “rencontres”), provoque 23 chutes, laisse 10 chevaux sur le sable. Deux toros ressortent particulièrement. D’abord le bravissime 2e, “CUCHILLERO”, qui prend 13 ou 14 piques, provoque 8 chutes et tue 3 chevaux ; il est estoqué par le Gaditan de Sanlúcar de Barrameda, Manuel HERMOSILLA, et honoré de 2 vueltas al ruedo ! Ensuite le 6e, “CHATO”, très brave, qui prend 13 piques, provoque 5 chutes, et tue 4 chevaux ; il est estoqué par le second “calife” de Cordoue, Rafael GUERRA BEJARANO “GUERRITA” ; certains disent que c’est ce 6e toro, et non le 2e, qui aurait été honoré des 2 vueltas al ruedo. Quant aux autres, le 1er et le 5e ont des comportemnts de mansos ; le 3e et le 4e sont convenables (cumplieron). Les picadors sont Francisco FUENTES et Antonio CALDERÓN, tandis que Enrique SÁNCHEZ “ALBAÑIL” et Antonio BEJARANO “PEGOTE” sont les 2 piqueros de secours. Manuel RODRÍGUEZ “MOJINO” brille aux banderilles. Complète l’affiche le 1er “calife” de Cordoue, Rafael MOLINA “LAGARTIJO”, grande figure mais déjà en pleine dégringolade, qui est chef de lidia. Aucun des 3 matadors n’est particulièrement brillant, mais ils font tous voir leurs qualités, si bien que le public sort satisfait… mais surtout par kle jeu des toros débutant dans ces arènes. “GUERRITA” lui-même, alors grande figure majeure de son époque, et l’un des premiers à avoir le pouvoir d’exiger le bétail et les compañeros de cartel qui lui conviennent, ne tarit pas d’éloges sur les toros de don Felipe. Felipe de PABLO y ROMERO vient d’entrer dans le cercle fermé des grands ganaderos de son temps. D’autant plus que le 31 mai suivant, à Sevilla -mais peut-être pas à la Maestranza-, “CIGÜEÑO” reçoit la même récompense d’une double vuelta pour sa bravoure indomptable… Mais cela ne signifie pas que Felipe fera tout de suite partie du gotha des ganaderos indispensables dans les grandes ferias : aujourd’hui comme hier, il faut du temps pour s’imposer.

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